Situation :

Pas un nuage ne voilait le ciel. La lune baignait la petite bourgade de Shaermoor d'une lumière diffuse. Les habitants dormaient. On n'entendait qu'une légère brise.

Mais l'homme qui avançait d'un pas mesuré ne faisait pas partie des villageois. C'était un de ces aventuriers errants, sans terre ni patrie. Tous ses sens était à l'affût. Même dans une ville si proche du Promontoire, la mort rôdait peut être sous ces arbres ou derrière l'une de ces chaumières.

Son attention fut attirée par des grognements, des cris et le bruit caractéristique des lames qui s'entrechoquent. Une musique qu'il connaissait trop bien.

C'était à une centaine de mètre de sa position. La rue était mal éclairée et l'endroit idéal pour une embuscade. Il tira son épée avant de s'approcher discrètement.

Ses yeux habitués à l'obscurité, il entrevit plus nettement la scène.

Des aigrefins s'étaient jetés sur Norn pour tirer sa bourse. Réellement, il ne donnait pas l'image de la victime. Il était grand et musclé. Taillé pour le combat. Ça se voyait comme un Charr au milieu d'une troupe d'Asuras. Aucun de ses bandits ne lui arrivait à l'épaule. Ils pensaient sans doute avoir l'avantage du nombre et de l'effet de surprise. Ils s'étaient trompés. Déjà deux des comparses venaient d'achever leur piètre existence sur les pavés disjoints sur les coups de hache du géant.

Participants :

- Eken Thorgeir
- Grimmar

*Malgré une gueule de bois carabinée, Grimmar n'eut aucune mal à abattre les deux premiers brigands qui s'étaient jeté sur lui. Bien que l'excitation des reîtres fut retomber, le rôdeur se savait en mauvaise posture : il en restait tout de même une bonne douzaine et Sire Loup n'était pas à ses côtés (il n'a jamais supporté d'assister à ses beuveries).*

*Eken se détourna de ce combat et commença à s'éloigner. Après quelques pas, il s'arrêta en secouant la tête. D'un geste souple, il détacha son carquois. Il grimaça en comptant le nombre de flèches qui lui restait : 6 seulement. Il ferma les yeux avec un sourire maussade. Lentement, il prit son arc et encocha une flèche. Se tournant à nouveau vers la bataille, il murmura :*

[Eken, quand apprendras-tu donc à te mêler de tes affaires ?]

*Trois autres gredins avaient rejoint leurs camarades dans la tombe quand Grimmar sentit l'acier lui labourer les côtes et le sang poisseux couler le long de sa hanche. Cela eut pour effet d’amplifier sa rage, il attrapa la lame de son ennemi à d'une mains et dans ma mouvement de rotation brusque l'envoya voler dans un des assaillants. Armé de sa hache et de l'épée fraichement acquise il se prépara en vue du prochain assaut.*

*Un allié inattendu s'était mêlé à la castagne et la majorité des assaillants gisaient maintenant au pied de Grimmar qui s'approcha en rugissant vers les deux derniers brigands qui s'empressèrent de prendre la fuite. Il se retourna pour remercier l'archer mais vit que celui-ci affrontait déjà un autre groupe. Sans aucune hésitation, il chargea dans le dos d'un des vauriens et l'embrocha.*

Grimmar se réveilla au son du bois qui crépitait sous la caresse des flammes. Il ouvrit les yeux sur une chambre d'auberge. Un petit feu brûlait dans la cheminée. Et l'inconnu qui avait combattu avec lui était assis sur une chaise. Son regard ne laissait transparaitre aucune émotion ni sentiment. Pas plus que le ton de sa voix :

- Ravi de voir que vous vous réveillez enfin. J'espère que vous avez un peu d'argent pour payer cette chambre et les services de l'aubergiste qui m'a aidé à vous traîner jusqu'ici. Ou des amis qui pourront payer pour vous.

*Ek attrapa un pichet sur la table de nuit et remplit un verre de grès. Il vint se placer à côté du lit, baissant les yeux vers le colosse. Délicatement, il le fit boire. Le liquide avait un goût d'eau de vie mais l'aubergiste lui avait assuré qu'il ferait tomber la fièvre et remettait n'importe quel norn sur pied*

- Buvez l'ami et savourez chaque gorgée ! Cela va figurer aussi dans la note.

- Votre ami le Loup ne nous a pas suivi dans l'auberge et c'est fort heureux car les animaux ne sont pas acceptés dans l'établissement, *dit-il doucement*. Tarzim, je ne suis pas votre Père mais vous devriez ralentir un peu sur la boisson. Elle n'est pas une bonne alliée même si elle donne l'illusion.

*Eken se dirigea vers la fenêtre pour jeter un œil dans la ruelle avec méfiance.*

-Ceux qui vous ont attaqué la nuit dernière ne faisait pas partie des bienfaiteurs de votre Confrérie, j'imagine. Sans vous manquer de respect, vous êtes bien loin de vos montagnes. Que veniez-vous faire sur les dernières terres humaines ?

*Il resta face à la fenêtre. La ruelle s'animait du passage des ouvriers partant au travail, des marchands et de leurs charrettes. Ne voyant rien de suspect, il se détendit mais resta le dos tourné à son interlocuteur*

- Appelez-moi Eken. Votre blessure risque de vous faire souffrir pendant plusieurs jours et la cicatrice ne sera pas belle. Je vous ai recousu comme je pouvais. Ce qui m'a permis de voir que vous n'en étiez pas à votre première blessure. Et comme vous, j'arpente les routes seul. Cela nous fait deux points en commun.

*Il retomba un court instant dans le silence. Il ne reprit que quand il sentit le regard du guerrier du Nord sur lui.*

- Je suis navré pour vos amis. Il parait que la vie est sacrée. Mais en vérité, une vie ne vaut rien.

*Sa voix devint glaciale sur ces derniers mots.*