Le soleil se levait à peine sur l’horizon que la journée promettait d'être resplendissante.
Les hauts nuages reflétaient des teintes pourpres, un vent venue de l'ouest apporté des fragrances peu rependues dans cette région.
Le doux et mélodieux chant des oiseaux réveilla doucement Lilin.
Allongé dans l'herbe, il ouvrit les yeux et observa le ciel. Le temps passa, les hauts nuages passèrent leur chemin et Lilin reprit peu à peu possession de son corps. Chassant l'engourdissement de la nuit il sentit quelque chose dans son dos. Il était allongé sur quelque chose de dur et de froid. Se redressant il regarda sur quel objet il avait passé la nuit. Il avait passé la nuit allongé sur la hache de Grimmar.

Se relevant brusquement, sans céder aux signaux de douleur que lui transmettait son corps, il observa. Il observa le spectacle cataclysmique qui s'étendait à ses pied. Surplombant la vallée il regarda de longues minutes ce champ de bataille déserté par toute vie.
Les souvenirs émergèrent du néant un à un, comme si son esprit ne pouvait appréhender la vérité dans son ensemble mais seulement par brides.
La bataille avait été violente et sans pitié. La bataille, pouvons-nous seulement encore appeler cela une bataille ? Dans l'esprit de l'asura, un seul mot convenait pour décrire cette nuit de folie : carnage. Cela avait commencé sans sommation, les ennemis avaient due avancer sous couvert d'un sort d'invisibilité car lorsque Grimmar appela au rassemblement de la meute, il été déjà trop tard pour espérer gagner.

Au loin l'incendie de la tanière avait cessé. Cet endroit que tant de personnes avaient chaleureusement appelé maison, été à jamais perdu, il n'en restait que quelques ruines fumantes. Entre lui et les ruines, il devait bien y avoir dans les deux cents cadavres en train de se décomposer. Par l'alchimie éternel se dit Lilin, comment peut on en arriver là. Comment peut-on massacrer autant ? Comment peut-on vouloir verser autant de sang. Car malgré sa mémoire défaillante, il était certain d'une chose, l'attaque des fils de Svanir n'avait qu'un seul but : Tuer et annihiler la Meute des Loups Noirs.

Prostré à la vue de se spectacle, les heures passèrent puis le vent changea et les odeurs de chair brulée parvinrent aux narines de l'asura. Cette agression à son odorat le fit sortir de sa torpeur. Tout doucement, il se retourna et regarda fixement la hache de Grimmar. Les images de la bataille émergèrent, loups, norns, clones, élémentaire, golem et pour finir portail. Lilin se mit à hurler, mais d'une voix sans son. Il se rappela sa misérable défection, fuyant pour sa vie et laissant sa meute derrière lui. Pourquoi avait-il fuit ? Pourquoi n'avait-il pas organisé la fuite de ses compagnons à l'aide de ses portails de téléportations ? Il ne pourrait jamais se pardonner son égoïsme.

Le soleil dépassa le zénith. Lilin se décida à se lever et à descendre la colline.
Tout en marchant il regardait les corps à ses pieds. Ne faisant plus attention à éviter les dépouilles, il marchait sur un bras, là une tête, là il trébucha sur une main pointée vers le ciel. Lilin semblait aussi mort que tous ses camarades. Il continua à marcher sans but jusqu'au moment où quelque chose lui sauta dessus et le mis à terre. N'ayant plus aucune force, Lilin se laissa tomber de tout son poids.

Il lui fallut du temps pour comprendre que la chose qui s'était jeté sur lui était en fait un animal. Et pas n'importe lequel, il s'agissait du noble loup de Grimmar. Oui l'animal qui en se moment lui léchait le visage été bel et bien Sire Loup. Lorsque Lilin l'eut enfin reconnu, il eut sa première réaction normale de la journée: il éclata en sanglot.

Allongé, la vision brouillée par les larmes, Lilin se calma petit à petit. Lorsqu'il eu reprit une respiration normale, il se leva. Sire Loup attrapa la manche de Lilin dans sa gueule et le tira à une vitesse telle que l'asura faillit perdre l'équilibre à plusieurs reprises.
Après avoir parcouru environ une centaine de mètres, Sire Loup lâcha la manche à Lilin et commença à gratter le sol. Lilin n'en croyait pas ses yeux, sous la mince couche de neige, Grimmar été étendue là au milieu du champ de bataille aussi nue que le jour de sa naissance.

Le fait que Grimmar été allongé nue au milieu de se carnage n'était pas une grande surprise pour Lilin car c'était lui qui avait été le plus proche de Grimmar lorsque celui ci se transforma. Non ce qui surpris vraiment le petit asura était que Grimmar été encore vivant ! Il respirait encore très faiblement ! Lilin passa du temps à examiner les blessures de son chef de meute. Bien entendu après quelques secondes d'examen, il avait déjà deviné ce qui avait due se produire, Sire Loup s'était chargé des blessures les plus importantes.
Vraiment ce Loup n’arrêtera jamais de me surprendre. Se dit Lilin.

Se redressant, il examina les alentours immédiats pour trouver de quoi couvrir Grimmar. Non pas que le froid eu un quelconque effet sur lui, mais en tant que fière guerrier norn il avait le droit à sa dignité. A deux pas de Grimmar, un chaman reconnaissable par sa grande cape rouge était mort dans une position grotesque. Assis le bras droit arraché mais tenant celui ci dans sa main gauche. Sans un mot Lilin détacha la cape sans aucune considération pour le corps qui la portait encore quelques secondes avant.
Il avait enfin de quoi couvrir son chef.
Cela fait il observa les alentours. Son regard se posa sur une grande pièce métallique. Se rapprochant il reconnu une partie du plastron du golem de combat. Le golem avait littéralement été taillé en pièce. Lilin eu le cœur brisé en pensant à la peine que devait ressentir son ami à la perte de son golem.

Une idée frappa Lilin. Si Grimmar s'en était sorti, qui avait bien pu survivre à ce carnage ? Kamarine ? Raxos ? Mystril ? Miach ? Warlaps ? En y réfléchissant, la seule mort qu'il avait pue confirmer été celle de Sleipnir. Il se mit à scruter la pleine, le cœur plein d'espoir. Mais l’espoir n'était que de courte durée, il due se rendre à l'évidence que personne n'avait pue s'en sortir vivant mis à part Grimmar et lui même. Grimmar parce qu’il avait eu Sire Loup à ses cotés et lui parce qu’il avait lâchement fuit le combat.

Marchant doucement, il repartit vers la colline où il s'était éveillé quelques heures plus tôt. Là il entreprit d’amener la hache de Grimmar jusqu'à son propriétaire. La tache fut plus difficile qu'il ne l'avait crut. Il passa la nuit entière à trainer cette hache ridiculement lourde sur les 300 mètres qui la séparer de Grimmar.
Au petit matin, il fit en silence ses adieux à son chef de meute, tapota la tête de Sire Loup et s'en alla vers le sud.



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La journée touchait à sa fin, le soleil décliné sur l’horizon, la mer était calme. Lilin longeait la plage pour rentrer chez lui. La journée avait été plutôt bonne, il avait réussi à attraper deux crabes dans ses pièges. Un serait pour sa propre consommation et il trouverait bien quelqu'un à qui échanger le second contre un peu de farine.
Six mois plus tôt il avait été l'attraction de se petit village côtier. Il été arrivé en armure, sans rien d'autre avec lui. Les villageois impressionné par ce petit être atypique ne ressemblant à aucun autre asura n'en crurent pas leur yeux lorsqu'il leur demanda s'il pouvait se construire une cabane en bord de plage.
Lilin avait réussit à s'installer en rendant des menus services, là une réparation d'outil, là l’élaboration d'un petit mécanisme permettant de remonter automatiquement de l'eau d'un puits. Rien de vraiment exceptionnel surtout pour un asura mais juste assez pour gagner un peu de nourriture et quelques affaires.

Aujourd'hui, habillé d'un simple pantalon et d'une chemise en toile il rentrait chez lui l'esprit absent comme à son habitude.
Sa cabane, petite, même pour un asura n'avait d'habitat que le nom. C'était à peine si elle lui épargnait la pluie les jours de tempête. Beaucoup de villageois se demandaient pourquoi un être si doué s’entêtait à vivre dans un endroit si pitoyable. S'ils savaient qu'il s'infligeait cela en pénitence de ses crimes, et s'ils connaissaient la nature abjecte de ses crimes, plus un seul villageois ne voudrait lui adresser la parole.

Le diner passé et le deuxième crabe mis en eau pour le garder vivant jusqu'au lendemain, Lilin se coucha dans son hamac et s’apprêta à passer encore une nuit de cauchemars.
Il se réveilla au petit matin en nage. Ses nuits étaient remplies de bataille, de mort.
Après une toilette et un frugale petit déjeuner, il se dirigea vers la place du marché pour se délester de son crabe. Les villageois étaient aimables, tous lui disaient bonjour, il se contentait de répondre par un hochement de tête.
Arrivé sur la place, il décela une agitation inhabituelle, repéra un groupe en pleine discussion et s'approcha.
-Bonjour mes amis, que se passe-t-il si tôt le matin qui puisse créer tant d'agitation ?
-Ha c'est vous Sir Lilin, regardez ça. Dis un villageois en lui tendant son journal.
-Je vous ai déjà demandé de ne pas m'appeler Sir, je ne suis pas différent...

Sa phrase resta en suspend et Lilin resta là la bouche ouverte quelques secondes.
Il n'arrivait pas à comprendre le ce qu'il avait sous les yeux.
-Non c'est impossible ! je peux pas accepter ça ! hurla-t-il, laissant les villageois autour de lui sans voix.

Le journal titré :

Grand mariage en perspective entre les grandes familles norn. La guerre des clans touche à sa fin ?

S'en suivait une photo de la jeune Kamarine, cette norn de 15 ans qui avait intégré la meute pour des raisons politiques..

La nausée s'empara de Lilin. Lui qui avait toujours cru à la disparition totale de sa meute n'avait jamais pu imaginer qu'une fille innocente puisse se retrouver prisonnière des ces monstres. En fin de compte il l'avait trahi deux fois. Une première fois en fuyant le champ de bataille et une seconde fois en la laissant captive.
Pour beaucoup de villageois ce qui arriva ensuite fut marqué au fer rouge dans leur mémoire.

Lilin n'ayant pas pratiqué sa magie pendant six mois, la laissa explosé d'un coup. Il envoya des clones dans tous les sens, la majorité se contentait de courir, de hurler, de sauter, voir de faire tout cela en même temps. Mais d'autres clones avaient une mission. Certains furent assignés à la préparation des provisions et au rassemblement du matériel utile à une expédition. Tandis que d'autres se pressèrent vers la cabane sur le plage pour sortir et lustrer la vielle armure en cuir serti de mythril. En moins de dix minutes, Lilin fut paré pour le combat et quitta le village.
Les villageois qui le croisèrent à ce moment là le décriront bien plus tard comme étant un démon en armure.
Cette journée serait appelé par les générations à venir:"le jour de la Grande Illusion".

A la sortie du village, Lilin ne se dirigea pas directement vers le nord, Il prit la route de l'ouest. Sa destination était le petit village d'Isgarren dans la province humaine de Kryte.
La rumeur voulait qu'un grand guerrier norn s'était installé là-bas, cinq mois auparavant et qu'il n'était toujours pas sorti de la taverne...

Le temps été horrible, la tempête faisait rage, les rafales de vent menaçaient de déraciner les arbres.
Entre la pleine lune et les éclairs qui zébraient le ciel, l'obscurité de la nuit avait été chassé. Seul un fou ce serait aventuré dehors par un temps pareil.
Cela faisait deux jours qu'il avait quitté sa retraite au bord de la mer. il n'avait pas arrêté de marcher depuis, s’arrêtant de façon sporadique pour satisfaire ses besoin corporel.
La sensation de marcher en pleine tempête lui été agréable, il ressentait les forces de la nature se déchainer sur lui. Il avait enfin une chose sur quoi focaliser toute son attention, il devait lutter contre le vent pour pouvoir avancer. Cette tempête ne laisserai pas à son esprit le loisir de vagabonder vers les méandres de la culpabilité, et Lilin en été reconnaissant.

Le lendemain, le soleil se leva dans son dos, laissant apparaitre un spectacle magnifique. A la lumière du jour, les ravages de la nuit disparaissaient de minute en minute. La nature reprenait ses droits en même temps que sa propre mélancolie.

Vers dix heure, Lilin fouilla dans son sac pour y chercher quelques vivres. Malheureusement étant partit avec une telle célérité du village, il n'avait pas pris le temps de réfléchir à la distance qui le séparer d'Isgarren et du temps qu'il lui faudrait pour atteindre sa destination.
Le sac été vide, il devrait trouver du ravitaillement sur la route alors qu'il n'avait parcouru qu'un tiers de la distance.

Il se décida enfin à faire une petite pause. Il s'allongea sous un arbre à bonne distance de la route, et la fatigue aidant il ne tarda pas à s'endormir.
Encore une fois, il rêva de bataille, de sang et des disparus. Vers midi, la chaleur le réveilla. Se relevant lentement, il regarda la route au loin. Une caravane venait dans sa direction.

C'était une simple charrette de vendeur ambulant tirée par un boeuf.
Se rapprochant du bord de la route, Lilin fit signe au cocher pour lui faire part de ses intentions amicales.
Le marchand, un homme d'une soixantaine d'année aux cheveux grisonnant stoppa son attelage.
-Bonjour vieille homme, ma route est encore longue et j'ai besoin de vivre pour la continuer.
Ayant fini son laïus, Lilin sortit sa bourse de son sac pour signaler au marchand qu'il ne faisait pas l’aumône.
-pff, voila encore un petit être se croyant supérieure aux autres ! Mais dis moi petit être si tu es si intelligent, pourquoi te retrouves tu sans vivre ? Le vieille homme cracha littéralement ces mot à la face de Lilin.
-Non je n'ai rien à te vendre, puisses tu mourir de faim sur le bord de la route sale monstre!
L'attelage se remit en route.

L'asura aurait très bien pu invoquer un clone et envoyer celui ci fouiller l'attelage pour lui ramener de la nourriture.
Mais Lilin n'en fit rien. A la place il sortit son pistolet un coup, vérifia l'amorce, se rapprocha de la caravane qui avancée à bien faible allure et sans aucune forme de procès tira dans la nuque du vieux vendeur.


Là méthodiquement il fouilla la charrette. Il ne trouva qu'un morceau de pain à se mettre sous la dent ce qui serait certainement insuffisant pour le long trajet qu'il lui restait à parcourir.
Voilà que ce petit être de nature si réfléchi venait de commettre un assassinat de sang froid, et qui plus est à l'encontre d'un vieillard ne pouvant se défendre, tout cela pour un simple morceau de pain.
Lilin laissa échapper un sourire. Ce meurtre avait réveillé en lui une pulsion de sang qu'il n'avait pas assouvi depuis des mois, la bataille l'appelait et il en prenait conscience à ce moment là.
Toujours le sourir aux lèvres, il sortit sa dague et se dirigea vers le boeuf.
Coupant et tranchant, il se prépara des petites lamelles qu'il entoura d'un linge sec. La viande serait rence une fois arrivé à destination mais il avait de quoi se nourrir jusqu'à là.
L'estomac plein, Lilin se remit en route.

Le reste de son voyage se déroula sans incident. Sa rencontre avec le marchand lui avait ôté une part de son fardeau, et c'est avec le pied léger qu'il arriva aux abords d'Isgarren.
En fait il s'agissait plus d'un village portuaire perché à flanc de colline qu'une ville à proprement parler. La bourgade ne devait pas avoir plus de mille habitants. C'était vraiment un lieu quelconque, rien de vraiment particulier à voir ni à faire, sauf une chose.
Ne s'étonnant jamais de rien, ce qui est un comportement normal pour tout envouteur. Lilin fut choqué par ce qu'il voyait devant lui. Un château volant. Il s’arrêta, se demandant si le château été bel est bien réel ou si il s'agissait d'une illusion.
Prenant conscience qu'il perdait son temps il se mit à la recherche des tavernes de la ville.

Visitant deux échoppes sans grand résultat, il se dirigea vers la troisième boutique qu'un passant avait eu l'amabilité de lui indiquer.

Lilin entra dans la taverne, scruta la salle et fini par poser les yeux sur Grimmar. La révulsion s'empara de lui, comment un guerrier si fier avait pu finir dans cet état de déchéance avancée ? Comment cet être qui avait mené la meute sur bien des fronts pouvait rester là assit sur une chaise à observer sa choppe de bière. Puis Lilin eu la vision de lui même en train de pécher le crabe, il se rendit compte qu'il avait eu exactement le même comportement.
Laissant échapper sa frustration, il s’avança calmement vers la table de Grimmar puis déposa devant ses yeux le journal avec en première page la photo de Kamarine.

La nuit venait de tomber sur Isgarren. La lune se lèverait bientôt ce qui ne laissait que peu de temps à Lilin pour agir en toute discrétion.

La prison de la ville n'avait de prison que le nom. Il s'agissait plus d'une maison reconvertie en poste de garde qu'autre chose. Porte en bois, pas de barreaux aux fenêtres, aucun garde à la porte.
Vraiment se dit Lilin, ces gens-là vivent vraiment en paix si leur prison offre si peux de sécurité.
Pourtant il n’eut aucun remord à lancer son opération de sauvetage, opération qui allait perturber la paix de ce village.
Pour être mené à bien il allait devoir effrayer le village en entier, avec le sourire aux lèvres Lilin se dit que les villageois allaient parler de cette nuit pendant des années, voire des générations.

Lilin se concentra, puis invoqua huit fantasmes. A la différence des clones, les fantasmes pouvaient différer en aspect et en compétence par rapport à celui qui les avait invoqué. Bien entendu cette différence se payer cher, Lilin ne pouvait difficilement en invoquer plus de dix en même temps.
Il se retrouva donc en face de huit fantasmes à l'aspect bleu éthéré et tous équipé d'une chaine et d'une torche. Il observa son travail avec minutie et fier du résultat les lança à l’assaut de la ville.

Bien entendu il été hors de question de mener bataille contre les villageois. C'est une chose d’assassiner un marchand sur les routes, mais c'est une autre histoire d'attaquer des familles avec des enfants.
Le résultat ne se fit pas attendre, la panique se propagea dans la ville comme une trainée de poudre. Seul un fin connaisseur aurait pu s’apercevoir qu'il s'agissait d'illusion et non de fantômes parcourant la ville en faisant un maximum de bruit.

Quelques secondes après les premiers hurlements, un garde sortit de la prison, puis un deuxième. Quelques secondes plus tard, la place été vide.
Lilin poussa la porte tout doucement, porte qui n'avait pas été verrouillé dans la panique.
La pièce, chaleureuse, avait une table en son centre, à première vue les gardes été en train de faire un cul de chouette quand l'appel des villageois les força à arrêter la partie.
L'unique cellule de la prison été une cage de deux mètres sur trois. A bien y regarder Lilin se dit que si Grimmar avait voulu sortir, il n'aurait pas été difficile à celui ci de casser ces misérables barreaux.

Se rapprochant, il se demanda comment ouvrir la porte. Instinctivement, il regarda sur la table et vit un trousseau de clef. Pour la seconde fois de la soirée, Lilin se dit que les habitants d'Isgarren avaient bien de la chance de vivre en paix.
Déverrouillant la porte, il se rapprocha d'un Grimmar endormi sur une couche bien confortable.
Quelle imprudence de la part de Grimmar de se laisser ainsi approcher en plein sommeil. Lilin se demanda si son chef de meute avait perdu ses faculté de guerrier ou si il cherchait simplement à mourir.

Ressortant de la cellule, Lilin mis la main sur un sceau d'eau qu'il lança sans joie sur un Grimmar inconscient.
Réaction immédiate de l'ancien chef de meute, il se redressa d'un seul coup en jurant.

Bien se dit Lilin, il n'a pas tout perdu.
il laissa quelques secondes à Grimmar le temps qu'il puisse se rappeler pourquoi il se réveillait en prison puis lui dit d'une petite voix pleine d'émotion.

-Pas le temps pour les retrouvailles, il faut partir d'ici et maintenant ! Je ne connais pas cette ville, c'est ton territoire chef, y a-t-il un endroit sans danger où nous pourront discuter ?

- Oh Oh, tu pourrais commencer par m'offrir un verre au lieux de boire tout seul à ce tonneau ?

Lilin ressentait clairement l'hostilité dans le comportement de Grimmar. Il se demanda quelle pouvait en être la cause.
De toute évidence il ne servait à rien de se perdre en conjecture avant que Grimmar ait ouvert la bouche.

-Comme tu as pu le constater, je suis vivant, et je ne suis pas le seul. Kamarine aussi est vivante, et si elle n'était pas dans cette fâcheuse situation, tu ne m'aurais jamais revue.

Mais il était encore trop tôt pour parler de sa trahison à son chef. Il se mit à attendre une réaction de la part de Grimmar.

Lilin accepta la bière avec gratitude.
La portant à ses lèvres, il s’arrêta dans son geste. L'odeur de la bière ne lui inspiré pas confiance. Il reposa sa choppe sans y toucher. Chose que Grimmar remarqua.

-Si j'ai trouvé d'autres survivants ? Il aurait fallu que je commence par les chercher si j'avais voulu en trouver.
La voix du petit asura devenait de plus en plus aiguë. Il était clair que Lilin perdait totalement le contrôle de lui même. Il était partagé entre plusieurs sentiments. La joie de revoir son chef de meute. Le dégout de voir ce qu'il était devenue. La colère d'avoir laisser une jeune camarade entre les mains de leur ennemi. La honte et les remords de les avoir tous abandonnés.

Lilin se leva et faillit renverser sa choppe. Il commença à faire les cents pas dans la caverne sous les yeux de Grimmar.
Lilin n’arrêtez pas de répéter.
-Comment je m'en suis sortie en vie ?

Puis il s’arrêta, regarda Grimmar dans les yeux et lui dit sans ménagement ni effet d'annonce.
-Je m'en suis sortie car j'ai fui le combat. J'ai fui comme le lâche que je suis. Et tu sais la meilleur chef ? Je m'en suis sortit sans aucune blessure, rien, je n'ai versé aucune goutte de sang alors que la meute était saigné à blanc.

Lilin se rassit, pris sa choppe et commença à boire sa bière frelaté.

-Tu as toujours eu les mots pour motiver tes troupes chef. Bien sûr que je te suis, et si il y a la moindre chance que je puisse aider à sauver Kamarine ou tout simplement faire payer à l'ennemi le prix de ma honte, sois assuré qu'à partir de cet instant je vais mettre toutes mes forces pour faire lourdement payer ces chiens de Svanir.

Sur ces paroles, Lilin se leva et vida sa choppe.
Ce soir là les deux loups n'échangèrent plus beaucoup de mot, la journée avait été longue et fatigante.
Submergé par la joie de ne plus être seul, cette nuit là Lilin ne fit pas de cauchemar.

Allongé dans cette caverne humide, il été difficile de se faire une idée du nombre d'heure qu'ils avaient passé à dormir. Se levant les deux compères sortirent et furent éblouis par un magnifique soleil.
Autours d'eux les villageois couraient dans tous les sens. Certains étaient en train de charger leurs affaires dans des charrettes tandis que d'autres les exhortés à ne pas fuir le village.

Lilin resta impassible devant ce spectacle. Même si il était la cause de leur crainte de vivre dans un village hanté par une horde de fantôme, il n'avait aucune envie d'aller les réconforter en leur expliquant qu'il n'avait s'agit que de quelques illusions. Si il leur avait expliqué le pourquoi du comment il était certain qu'il n'aurait jamais eu assez d'illusions pour s'enfuir de ce village en vie.

-C'est parfait Grimmar, avec cette panique général ils ne vont jamais te remarquer. Je t'attendrais à la sortie de la ville le temps que tu ailles chercher tes affaires.

Quelques minutes plus tard, le grand et fier Grimmar sorti du village habillé d'une lourde armure et tenant dans sa main sa hache qui avait connu tant de batailles.
Lilin due bien admettre qu'il avait une tout autre allure maintenant.

-Où allons nous ? Demanda l'asura.
Pour simple réponse, il ne reçut qu'un mot. Mais pas n'importe lequel, le mot qui fit tressaillir Lilin, le mot qu'il ne voulait absolument pas entendre.
Oui à cet instant ils prirent la direction de leur ancienne tanière, le seul endroit où l'asura ne voulait plus jamais y poser un pied.

Le voyage dura 2 semaines. Non pas que la distance fut si longue mais les deux loups avançaient d'un pas trainant. Comme si avancer à un rythme d'escargot pouvait les empêcher de se confronter à la dure réalité.
Cependant la réalité ne fut pas si atroce que ça.
Ils arrivèrent à la clairière de la tanière en début d'après midi. La végétation avait poussé et commencé à envahir les ruines.
Il n'y avait plus trace du carnage qui s'y était déroulé six mois plus tôt. La nature avait fait le ménage et laissé un paysage relaxant dans ce début d’après midi.

« Un Asura vivra toujours les événements avec recul »