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 [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu

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Alyon Chantelieu

Alyon Chantelieu

[Légende] Alyon Tamori/Chantelieu 110 Gardien Homme Forgeron Maitre-Queux [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu Blanc10
Date d'inscription : 13/05/2012

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MessageSujet: [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu   [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu I_icon_minitimeDim 27 Mai - 6:46

Alyon a 23 ans en 1325 AE.
Né en 1302 (en même temps que les premiers nés sylvaris) dans les Cimefroides (un campement quelque part entre Hoelbrak et le prieuré de Durmand)


Année 1310 AE du calendrier mouvelien

Chapitre 1 Naissance et Abandon

Quelque part dans les Cimefroides, entre Hoelbrak et le Prieuré de Durmand, deux formes non identifiées rentraient dans un campement. On pouvait apercevoir sur le dos d'une personne une énorme besace tachée et dégoulinante de sang.
Cette ombre courbée par le poids de ce sac marchait lentement ;de telle sorte que chaque pas faisait craquer la neige sous ses bottes. Une fois arrivés au campement, les deux êtres s'arrêtèrent. Ils apercevaient au centre un immense brasero qui tentait vainement de réchauffer quelques Norns et des Asuras vêtus d'épais manteaux, discutant de tout et n'importe quoi.


Il y a encore quelques années de cela, ce campement n'existait tout simplement pas. Il n'y avait là que les ruines d'un village nain habité par les bêtes sauvages. Les Norns, en accord avec les Humain et les Asuras, décidèrent de reconquérir cette partie du territoire laissé en friche par les années. Que les Humains aident les Norns, c'était devenue une habitude (et inversement d'ailleurs) mais la chose la plus étrange était le soutien des Asuras. Un grand contingent de cette race aux grandes oreilles fut envoyé pour « aider » à la reconstruction. Malheureusement, c'était plus pour connaître les effets du froid sur la pureté des cristaux utilisé dans les thermopompe-thaumaturgique et ils furent plus occupés par leurs expériences que par la reconstruction de village.


A la lueur du feu, les formes qui étaient floues dans les alentours du campement se révélèrent être un humain et un ours polaire. Bien emmitouflé dans un long manteau et une capuche, une peau de bête sur les épaules, l'humain s'approcha du feu. Son compagnon arborait un magnifique pelage. Les deux se dirigèrent vers un Norn qui profitait de la fin de journée pour se reposer devant le brasero. Le Nordique tourna sa tête et aperçut les deux compagnons rentrant de la chasse et interpella l'humain :


« - Alors Falko cette chasse ? Comme d'habitude, tu es le dernier à rentrer ! Ahahahahah ! »

Falko, rôdeur de son état, et Monsieur Flocon, son ours qu'il a apprivoisé depuis son plus jeune âge, ne se laissèrent pas démonter.

« - Facile quand on fait deux mètres et plus de 120 kilos pour porter plusieurs proies, mais heureusement que j'ai Monsieur Flocon pour m'aider à ramener tout ça. », dit-il en caressant son ours.

« - Bwahahahah ! Tout doux, petit homme, tu es considéré comme un frère ici. Tu en as tellement fait pour ce village. Hilda, Igor! Venez récupérer les derniers sacs de nourriture et faites que ce soit bon ce soir ! »
Deux norns sortirent d'une maison et s'exécutèrent.

Le village-campement était composé de plusieurs yourtes et de maisons reconstruites depuis leurs arrivée ici, il y a à peu près 9 ans.

« - Bon, je suppose que tu veux rentrer te changer, te détendre ? Si ça te dit, après le repas, il y a le grand tournoi de bras de fer avec, comme récompense, 1 choppe par victoire ! »
Rien que d'énoncer la récompense, le norn en salivait d'avance.

« - Tu sais très bien que je dois m'occuper de ma descendance. J'ai passé une partie de la journée à chasser ; j'ai envie de profiter un peu de lui.

- Amène-le, ce sera dans la taverne, il sera content : il y a toujours de l'ambiance dans ces soirées-là »

« - Amener un enfant de 8 ans voir des montagnes de muscles ivres se taper dessus pour boire encore plus, ça attendra ! Mais une fois le petit couché, je passerai !

- A la bonne heure ! Ça te dérange si …! » Le norn pointait son ours du doigt.

« - Pas du tout ! Amusez-vous mais ne détruisez rien ! La dernière fois j'ai dû aider à réparer vos bêtises ! »

C'était peine perdue. Les deux étaient déjà en train de se battre au grand désarroi des autres personnes proches du grand feu central. Après avoir ri, Falko Tamori, car tel était son nom de famille, se dirigea vers sa yourte.
Bien qu'on lui ait toujours proposé une maison en dur, il s'était toujours refusé à quitter sa yourte. Le rôdeur prétextait qu'un jour ou l'autre il s'en irait voir d'autres horizons et qu'il démonterait son campement pour le poser ailleurs.


Une fois arrivé, il enleva le tissu qui lui servait de porte, et rentra enfin chez lui. Un jeune garçon aux cheveux noirs se jeta dans ses jambes en criant « Papaaaaaaaaa ! ». Il eut à peine le temps de poser son arc et son carquois que son fils lui fit sa terrible attaque de la « charge frontale ».

La soirée se passa comme d'habitude ; Falko prît le temps d'écouter et de s'amuser avec son petit Alyon avant d'aller souper avec les autres habitants dans la cantine du camp. Sur le chemin du retour, alors qu'ils rentraient main dans la main, Alyon s'arrêta un instant et stoppa son père comme s'il était l'ancre d'un bateau.

« - Un soucis, canaille ? Tu as encore trop mangé ? »dit-il en se mettant au niveau de son fils.
« - Non,c'est pas ça... ».
Son visage prit un air plus sombre :
« - Pourquoi je n'ai pas de maman ? »

La question surprit tellement le rôdeur qu'il faillit en tomber à la renverse.
Deux ans auparavant, il avait déjà eu droit à la fameuse question :
« - Dis papa, comment on fait les bébés? ».
Ne sachant pas quoi répondre, il lui raconta tout simplement la vérité en version imagée bien sûr.

Il commença à lui répondre:
« - Je t'ai déjà expliqué ; tu as une...

- Tu sais très bien de quoi je parle, Papa. Pourquoi Maman n'est pas ici ? »

Le visage de Falko s'assombrit, il ne pensait pas devoir répondre à cette question aussi rapidement.
Il prit Alyon dans ses bras et l'emmena dans sa tente. Il le déposa sur une pile de couverture et s'assît devant lui.

« - Tu es sûr que tu veux tout savoir sur elle ? Je peux tout te raconter si tu as envie. »

L'enfant avait un peu peur des révélations qui l'attendaient et avec un trémolo dans la voix sortit un timide :
« - Moui... »

Et il lui raconta tout sur sa mère...

Ils s'étaient rencontrés lors de la première mission de reconstruction des villages dévastés. Lui était dans le peloton d'éclaireur et elle dans celui de protection. Il devait délimiter le terrain et s'assurer de la sécurité des lieux et elle était chargée de l'accompagnement des premiers constructeurs/colons.

Malheureusement pour le commandement Norn, les choses ne se passèrent pas comme prévu et une attaque de Vaettirs fit de nombreuses pertes dans les deux groupes. Ils furent obligés de faire un campement aux trois quarts du chemin. Ce fut la première fois qu'ils combattirent ensemble.
Grâce à la précision des flèches de Falko et les illusions d'Henrietta, ils réussirent à repousser les Vaettirs. Ils décidèrent de fusionner les pelotons pour la sécurité de tout le monde. Leur voyage prît deux fois plus de temps que prévu mais ils finirent par arriver sains et saufs.
Les jours suivants furent utilisés à l'évaluation des dégâts, l'abattage de bois et à la délimitation d'un périmètre de sécurité pour les premiers Norns, Asuras et Humains de l'expédition.

Ils décidèrent de garder les équipes qui avaient réussi à repousser l'assaut. C'est ainsi que Henrietta Chantelieu et Falko Tamori se retrouvèrent partenaires pour toutes leurs missions.
Ce qui n'avait pas l'air de les gêner plus que ça car depuis leur arrivée ils s'étaient rapprochés et s'aperçurent qu'ils avaient pas mal de choses en commun. Tout d'abord leur envie de s'en sortir : s'ils avaient survécu jusque-là, c'était grâce à leur volonté de survivre et à la combinaison de leurs talents.

« - Elle était comment maman ? » interrompit Alyon d'une voix curieuse et enfantine.


« - Des cheveux de jais, aussi noirs que les tiens, une taille moyenne, un visage fin qui contrastait entièrement avec son comportement. Elle était la plus détestée des premiers convois. Elle hurlait dès qu'une bêtise était faite et était désagréable avec presque tout le monde. Je ne peux pas te dire si elle était plus gentille avec moi où si je me fichais de ses remarques mais cela ne m'a guère dérangé...

- Et toi, tu étais comment ? » se demanda le jeune garçon après avoir entendu la première description de sa vie de sa mère.

« - Rhoo, tu sais, je n'ai pas beaucoup changé. » dit-il en décoiffant son fils.

C'est vrai, il n'avait pas vraiment changé : il faisait toujours ses 1m97 et, bien que quelques cheveux gris soient apparus, il présentait toujours une magnifique queue de cheval noire. Large d'épaule, la vie austère dans ce campement ne lui a jamais permis le moindre embonpoint.

Falko se dirigea vers un sac se situant derrière sa couche. Il l'ouvrit et sortit un parchemin d'une étoffe. Un petit nœud rouge tenait le document enroulé, il le tendit à son fils.

« - Tiens ! C'est une illustration de toi et ta mère à ta naissance. Puisque tu veux qu'on en parle, je pense qu'une image d'elle t'aidera à l'imaginer.

- Comment je suis né !?

- J'y venais petit monstre ! Tu me poses plein de questions et je ne peux pas continuer mon histoire! »

Et il reprît son histoire.

Durant les premiers mois, eux et deux de leurs camarades furent envoyés de plus en plus loin aux alentours du campement. Leurs objectifs de missions étaient simples : trouver les maisons en ruines et récupérer des matériaux de constructions si la maison était trop abimée. La présence de Monsieur Torchon et d'un Norn dans le groupe était fort appréciée pour cette deuxième mission. Mais un jour, une mission se termina mal. Iblis, le norn du groupe rentra au campement porté par les trois aventuriers. Ils appelèrent à l'aide et une partie du camp les rejoignirent. Une fois posés dans la tente d'infirmerie, ils racontèrent qu'un Jotun l'avait transpercé avec son gourdin. Les médecins ne purent rien faire pour lui de plus que le soulager devant la mort.

Cette nuit là Henrietta et Falko, encore traumatisés par la perte de leur compagnon, dînèrent et discutèrent une partie de la nuit. C'est au petit matin et une fois les deux consolés qu'ils s'embrassèrent pour la première fois. Les sentiments étaient déjà là depuis quelques temps mais ce soudain rappel à l'ordre de la vie leur fit peur de louper une des plus belles histoires de leurs vies.

Ce fut l'amour fou, passionnel, charnel, exactement comme toutes les nouvelles relations.
La nature faisant bien les choses, l'envoûteuse sût qu'elle était enceinte quand les nausées matinales la réveillèrent quelques semaines plus tard. Pour Falko c'était un immense bonheur. Pour Henrietta c'était un bonheur en demi-teinte. En effet, depuis son départ du Manoir Chantelieu, elle continuait d'envoyer des lettres à Norbert son amoureux de toujours. Un amant c'était facile à cacher à son amoureux, mais un enfant illégitime dans son cœur, c'était trop gros. La grossesse se passa tant bien que mal dans un village-campement qui n'était pas tout le temps ravitaillé. Mais la nouvelle qu'un enfant allait naître dans ce coin si reculé donnait des ailes à toute la communauté. Même le plus vaillant des Norns donnait un peu de sa ration à la future maman pour que le bébé soit en forme.

Le dernier mois fut difficile. Henrietta fut prise de contractions l'empêchant de dormir. Et quand la poche des eaux se rompit, ils appelèrent toutes les personnes ayant une expérience dans l'accouchement. Une joaillière, à peine plus âgée que le couple, fut présentée comme ayant le plus d'expérience, car elle avait déjà assisté à l'accouchement de sa sœur.
Tout les personnes réveillées par les cris de la future mère, entourèrent la tente et crièrent de joie quand le bébé fit entendre ses premiers braillements.

« - C'est un garçon ! »

La foule continua de crier sa joie à cette nouvelle.
Le cordon à peine coupé, un Norn à la barbe rousse et opulente s'avança et annonça que cette naissance était une bénédiction de l'ours. Les parents eurent plutôt l'impression qu'une déesse aveugle s'était penchée sur cette naissance.

Il était de coutume, pour les Norns, qu'un nouveau né doit à sa naissance possédait quelque chose de son père et quelque chose de sa mère. Falko lui offrit un bâton qui faisait au moins 3 fois la taille du nourrisson. Ce bâton lui avait été transmis par son père. Henrietta, quand à elle, lui offrit le pendentif qu'elle portait autour du cou.
Le campement organisa les jours suivants des festivités dignes de cette naissance et presque tout le monde dans le camp offrît une babiole au bébé ou à ses parents.

La première année se passa convenablement. Seul Falko avait repris les missions. Henrietta, elle, avait d'autres ordres qui la firent rester au campement. Un jour de printemps, dans la première année du petit Alyon qui faisait connaissance avec la solidité des Norns et l'impatience des Asuras, un messager arriva au camp pour Henrietta Chantelieu. C'est Falko qui récupéra le message qui était cacheté par un sceau de cire. Il fut tenté par la curiosité d'ouvrir ce message qui était pour sa « presque femme », car elle refusait catégoriquement de se marier, disant que c'était vieillot.

Falko respectait les convictions de l'envoûteuse. Au final, le mariage ce n'était qu'un bout de papier et une cérémonie. Prétextant que ce message était important voir grave, il le décacheta et découvrit qu'il avait effectivement raison. Il tenait devant lui une lettre d'amour passionnée d'un amoureux transi ; mais ce n'était pas le plus grave. La lettre indiquait que cette relation avait commencé avant sa mission ici. Cette lettre le mît fou de rage, il se devait de vérifier. Il mît à sac sa propre tente pour finir par trouver un paquet de lettres bien caché.
C'était donc vrai. Elle était amoureuse d'un autre. Ce soir-là, Alyon fut gardé par les asuras et Monsieur Torchon, pendant qu'Henrietta et Alyon se disputèrent comme jamais un couple ne s'était disputé avant. Elle, se défendant en fustigeant son compagnon d'avoir lu son courrier privé et lui comprenant qu'il n'était de toute façon qu'un amant. Elle lui confirma donc que son futur mari l'attendait au Promontoire Divin.

Au bout d'une demi-heure, excédé par la bassesse de sa compagne, il quitta la tente, récupéra son fils et Monsieur Flocon et partit à l'auberge qui venait d'être réhabilitée. Le lendemain quand il revint dans sa tente, il ne trouva personne. Elle était partie avec ses affaires, sans un mot sans un adieu.

« - Et voilà, tu sais tout. Je n'ai eu plus aucune nouvelle depuis et je ne cherche pas à en avoir. Elle nous a abandonné. » dit Falko, la tête baissée.

Alyon pleurait à chaudes larmes ; il pensait que sa mère était morte mais finalement la vérité lui fît encore plus mal.
Il pensa que sa mère ne l'aimait pas assez parce qu'il était «un mauvais fils». Son père le prit dans ses bras et lui dit :

« - Tu sais, petit monstre, il y a deux choses horribles dans la vie : être seul et ne pas manger à sa faim. Ici, nous sommes nourris et logés et tu adores tous tes oncles Norns ! »

Alyon répondit« - Mais les Asuras sont méchants !

- Mais nous avons Monsieur Flocon ! »

A son nom, l'ours grogna un coup et se rendormît. En faisant un câlin à son père, il dit le plus sérieusement du monde : « - Ne t'inquiètes pas, papa, on va en trouver une autre de maman. »

Cette nuit-là, il se dit deux choses : la première, qu'il devait protéger son père et que donc il deviendrai Gardien comme les gros monsieurs Norns ! La deuxième, qu'il ferait un jour payer à sa mère son infa... infimni... bref, il savait pas comment le dire mais il lui ferait payer !!
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Alyon Chantelieu

Alyon Chantelieu

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MessageSujet: Re: [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu   [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu I_icon_minitimeDim 27 Mai - 11:31

Chapitre 2 : Départ, Entrainement, Indépendance

Le petit Alyon venait d'atteindre l'âge de 12 ans quand son père décida qu'il était temps de montrer à son fils d'autres horizons. Cette décision était aussi motivée par celle d'Alyon de devenir Gardien. Durant ces quatre années, il étudia avec différentes personnes la lecture, l'écriture, la numération et le comportement. Les « professeurs » Asura le punissaient car il n'était pas capable de résoudre une équation du 5ème degré même s'il n'était pas trop bête pour un bookah. Ses professeurs Norns le trouvèrent maigrichon et l'encouragèrent à manger de la viande pour devenir fort comme un ours.

Enfin, ses professeurs humains trouvaient ses progrès normaux. Généralement le matin et le début de l'après-midi était consacré aux cours (Algèbre, langue, dessin, écriture etc...) et la fin d'après-midi aux activités sportives avec soit un Norn, soit Monsieur Flocon ou Falko qui l'entraînait avec le bâton qu'il avait reçu. Ce programme fut éprouvant les premières semaines surtout à cause de la rudesse du climat dans le village/campement mais il finit par s'y habituer voir même aimer ça. Alyon était très studieux dans toutes les matières.

Falko fit venir d'Hoelbrak des bouquins parlant de « Justice », « Vertu », « Courage » et « Détermination » afin que son fils soit sûr de son choix. Bien avant la lecture de ces livres, il était déjà persuadé de sa vocation. Il avait vu durant ces quatre années bon nombre des compagnons de son père revenir blessés et la tristesse sur les visages quand on annonçait une grave blessure ou une mort à tout le campement. Quand il sera en âge et s'il a un groupe à commander il fera tout pour qu'il rentre sain et sauf.

La veille de leur départ, les Norns organisèrent un banquet où la nourriture et l'alcool coulèrent à flot. Quelques batailles eurent lieu dans la taverne mais la soirée se finit avec le père et le fils sur une table chantant des chants guerriers.

Le lendemain matin, une foule de personnes s'était rassemblée pour voir le premier enfant partir avec son père et son ours de compagnie. Ils rejoignirent la caravane se rendant à Hoelbrak pour faire le plein de matériel, de nourriture et de colons.

Leur voyage se fit pendant le printemps et la caravane n'eut aucun désagréments à constater. Ils arrivèrent au petit matin, trois semaines après leur départ. Ce qui frappa Alyon en premier à son arrivée à la capitale Norn fut justement un Norn qui lui enfonça l'épaule en voulant l'interpeller.

« - C'est vrai que c'est ta première visite à Hoelbrak ! Bienvenue à la maison ! Tu verras, ici tout est grand, surtout les rations de nourritures! Hahahah ! »

Hoelbrak, capitale des Norns, gigantesque ville où tout bâtiment aux tailles Norniennes paraît immense pour un humain. De gigantesques statues représentant les différents animaux vénérés par les norn impressionnaient les visiteurs. L'apprenti gardien connaissait les quatre principales divinités Nornes : Ours, Léopard des neiges, corbeau et loup. Une grande salle de cérémonie était dédiée à chaque divinité pour que tous les Norns puissent s'y rendre. Dans la ville résonnait un immense brouhaha provoqué par le marché, les forges et les disputes autour des tavernes. Falko mena son fils dans une grande bâtisse près du quartier du marché. Il avait passé un accord avec un Maitre Gardien pour qu'il puisse faire entraîner son fils. Après les services rendus par le rôdeur il était normal que le Conseil des Norns accepte sa demande. La seule chose qui n'était pas comprise était le gîte et le couvert du pré-adolescent.


Une fois arrivé devant le dojo, fait de bois et paraissait immense pour n'importe quel humain y entrant, ils entrèrent se présenter au Maitre du Dojo. Un Norn âgé d'une cinquantaine d'années, vêtu d'une armure de fer, se présenta devant eux et toisa les deux humains du regard. Il semblait surpris de voir que sa nouvelle recrue était un humain. D'habitude, ils s'entraînaient dans les dojos du Promontoire Divin. Falko lui expliqua sa démarche ; qu'il avait accompli des missions pour le Conseil et que le portail Asura pour le promontoire n'était pas dans ses moyens.
Talluk, tel était son nom, écouta Falko et prît quelques instants de réflexion et répondit :

« - Je n'ai l'habitude de ne prendre que des Norns, mais récemment deux Asuras se sont présentés prétextant qu'il fallait diversifier ses talents alors pourquoi pas ! Mais qu'il s'attendent pas à ce que je le cajole ! L'entraînement est rude et je n'accorde aucun traitement de faveur à mes disciples.
- Mais je ne comptais pas en demander ! Considérez-moi comme l'un de vos disciple Norn. Vous verrez, je ne vous décevrais pas.
- Tu as du répondant ! C'est pas mal ! Mais on verra si tu feras encore le malin après l'entraînement de demain. »

Après avoir réglé la paperasse administrative, le maître lui donna une tenue d'entraînement blanche et lui demanda de repasser le lendemain à sept heures du matin en tenue.

Une fois sortis du dojo, ils se dirigèrent vers une taverne pour se restaurer et réserver une chambre, le temps qu'ils trouvent un logement plus permanent. La taverne des Trois Ours était une auberge tout ce qu'il y a de plus normale : une douzaine de tablée pouvant accueillir 4 à 8 Norns. Elle se tenait sur trois étages et avait une dizaine de chambres disponibles pour les clients. Après une bonne soupe, Alyon et Falko discutèrent de la situation.

« - Bon fiston, on a réglé la question de l'entraînement, mais toujours pas le logement parce que l'auberge ça coute bonbon. »

L'aubergiste, une Norn gironde au cheveux blonds comme les blés, était en train de nettoyer les tables. Elle se rapprocha des deux aventuriers pour débarrasser.
« - Vous cherchez un endroit où dormir ? » dit elle avec son accent digne d'une paysanne.
Falko leva la tête vers la tavernière et après quelques secondes lui répondit :
« - C'est pour lui, il est en formation pour devenir Gardien et nous cherchons un endroit pour le loger durant son entraînement et malheureusement ma bourse n'est guère remplie. »

Gerthe « La Gamelle » toisa l'avorton de 12 ans comme s'il n'était qu'un vulgaire fétu de paille.

« - Gardien vous dîtes ? Mmhhh... Il pourrait me servir mais il va falloir absolument qu'il prenne de la viande.

- Pardon ? » dirent les Tamori en chœur.
Surpris par leurs réactions simultanées, elle les regarda d'un air amusé avant de reprendre :

« - Oui chaque soir je dois servir une bonne cinquantaine de personnes toute seule alors je vous propose un deal. Ton rejeton-là, il s'entraîne toute la journée et toute la nuit. Donc s'il me fait le service du soir et qu'il m'aide dans toutes mes tâches, je suis prête à sacrifier une de mes chambres. Comme ça j'ai un serveur demi-portion et toi t'es tranquille pour ton morveux. Par contre à la moindre plainte je le jette avec Perte et Fracas... ce sont mes deux loups. »
A leurs noms, les loups tournèrent les oreilles vers leur maîtresse avant de se rendormir.

Les 3 parties conclurent l'accord et ils allèrent se coucher après une journée riche en évènements. Un nouveau maître d'entraînement, un boulot à mi-temps mais un endroit où loger et une assiette remplie tous les soirs.

Les premières semaines furent une torture pour le jeune Tamori-Chantelieu. L'entraînement de Gardien à la Norn est le plus rude qu'il avait jamais subi. Les premiers jours consistèrent en un tabassage en règle des nouvelles recrues pour leur augmenter leur endurance et leurs résistances aux coups. Le soir il devait porter les chopines et les assiettes à des clients qui étaient beaucoup plus chargés que les plats qu'il servait. Dès le service fini, il s'écroulait dans son lit et tentait de dormir malgré la présence de nombreux bleus sur son corps. Son père retourna au campement avec la caravane de ravitaillement deux semaines après leur arrivée. Il se dirent au revoir au soleil levant devant les portes de Hoelbrak.

« - Tu es sûr que tu veux pas que je restes ? Je suis pas rassuré de te laisser dans une si grande ville. »
Falko prit son enfant dans ses bras.

« - Tu as des pièces d'or cachées dans tes poches pour te payer une chambre ? Puis que dirait Mikaela la joaillière si tu ne revenais pas dans la colonie?

- Mais que...Quoi ? Comment tu es au courant ? » balbutia Falko.

« - On est même pas 500 personnes dans ce campement ; les rumeurs vont vite. Tu sais tu avais pas besoin de te cacher.

- Je ne voulais pas te blesser à être avec une autre femme. »

Alyon toucha son pendentif directement hérité de sa mère.
« - Elle nous a abandonné un jour pour je ne sais quelles.... Tu as le droit de reconstruire ta vie et d'être heureux papa ! »
Falko, émue par les paroles de sa descendance, fit couler quelques larmes.

« - Et c'est moi qui dois te consoler maintenant ? Voyons nous sommes les fiers Colons des Cimefroides. Je vous souhaites d'être heureux tous les deux.

- J'y veillerai fiston! De toute façon ce n'est qu'un au revoir, je compte bien te donner des nouvelles et passer te voir. N'hésites pas non plus à venir nous voir. »

Le cor annonçant le départ de la caravane venait de sonner. Falko ajusta son manteau, tapota l'épaule de son fils et se retourna vers la caravane.


Les années d'entraînement au dojo et dans l'auberge façonnèrent le physique et l'endurance d'Alyon. Il faisait maintenant un bon mètre quatre vingt dix et ses épaules étaient presque aussi larges que celles de son père. Bon élève lors des différents exercices, il aidait maintenant Gerthe la Gamelle à maintenir l'ordre dans son auberge. Plus aucune bagarre ne fit de dégâts dans son auberge et Alyon avait la volonté suffisante pour repousser les assauts d'au moins 2 Norns complétement ivres.

Il se rendit compte que travailler dans une taverne lui permettait d'avoir accès à une masse d'informations considérable. Même si la plupart du temps ce n'était que de simples cancans, être serveur lui permettait de connaître les nouvelles d'un monde qui malheureusement était menacé par les Dragons. C'est aussi à l'âge de 16 ans qu'il connut ses premiers émois amoureux auprès de la fille d'un aventurier de passage et plusieurs petites amourettes d'humaines qui vivaient à Hoelbrak.

Il finit son apprentissage à ses 18 ans ; son maître lui remît un certificat de fin d'étude et il fît ses adieux à la Taverne et à sa gérante. Gerthe lui offrît un marteau en cadeau et il décida de rejoindre son père et sa nouvelle femme. Il ne put assister à leur mariage mais il comptait bien se rattraper en leur rendant visite.

Il resta un an et accompagna son père dans quelques unes de ses missions. Le campement avait quelque peu changé et une nouvelle race s'était intéressée à ce camp. Deux Sylvaris avaient rejoint les effectifs du campement. Tout d'abord méfiant envers ces êtres feuillus, il apprît à les connaître et leur faire confiance.

Malgré cette nouveauté, l'ennui gagna Alyon et l'envie d'explorer le monde lui parvint. Il rassembla la somme nécessaire pour pouvoir se téléporter vers le Promontoire Divin depuis Hoelbrak.
Avec l'argent restant il fît l'acquisition d'une armure de fer de piètre qualité pour ce voyage.


Non loin du promontoire divin, alors qu'il était en train de se reposer sur une branche d'un chêne centenaire il sentît quelque chose tirer sur son cou. D'un geste il sortît une dague et de l'autre empoigna la personne qui tentait de lui soutirer son collier. Le premier contact visuel avec son agresseur lui confirma qu'une personne était en train de l'agresser. Malheureusement pour les deux, le mouvement d'Alyon fut trop ample et ils tombèrent de l'arbre. Au deuxième coup d'œil, Alyon s'aperçut que son agresseur était une Sylvari. Il se releva vite et mis sa dague en avant comme si sa vie en dépendait.

La sylvari se releva aussi, s'épousseta un peu et fixa Alyon :

« - Qu'étiez-vous en train de faire ?! » dit Alyon avec une voix inhabituelle due à la montée d'adrénaline.

« - Je comptais observer votre amulette ! » dit elle le plus naturellement du monde.

Le gardien fut estomaqué par la réponse pleine d'aplomb de la voleuse.

« - Et pourquoi vouloir me dérober mon amulette ?

- Je ne comptais pas la dérober, mais vous l'emprunter le temps que je l'admire et l'observe.

- Ça s'appelle du vol et vous risquez votre vie pour ça. »

Elle fit son plus beau sourire avant de répondre :
« - Nous appartenons tous à la nature. »
Son petit air mutin, ses jolis yeux et cette confiance en elle était en train de séduire Alyon. Il rangea sa dague dans sa ceinture et se mit à rire.
« - J'avoue que c'est toujours un choc de rencontrer votre peuple ; vous avez une candeur d'enfant

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. » La petite Sylvari s'offusqua un peu par l'affirmation d'Alyon.

« - Je me présente, Alyon Tamori, Gardien et voyageur. » Il tendit la main à la Sylvari.

« - Moi c'est Amaryllis, mais tu peux m'appeler Ama, je suis aussi une voyageuse. »

A peine avait-elle terminé sa phrase qu'elle se rapprocha rapidement d'Alyon et mit le pendentif dans le creux de sa main.
« - Il est joli ton pendentif, dis moi ! Il est précieux.

- Juste du fer et une pierre semi précieuse mais il a une grande valeur sentimentale. Il appartenait à ma mère et elle me l'a donné le jour de ma naissance.

- Et tu l'aimais bien ? »
Alyon ne s'était même pas aperçu qu' Amaryllis la tutoyait depuis quelques instants. Avant de répondre, son visage s'assombrit :

« - Je la déteste, elle a tenté de ruiner ma vie et celle de mon père. » Tout en parlant il avait fermé son poing de rage.

-Et tu gardes le souvenir de quelqu'un que tu détestes et qui est pourtant ta génitrice ? Vous êtes vraiment bizarre vous les hommes. »

Alyon lui raconta alors toute l'histoire et après une après midi de discussion entre eux deux, ils décidèrent de voyager ensemble. De cette rencontre fortuite est née une forte amitié. Ils voyagèrent un peu partout, elle lui montra Rata Sum la capitale des Asuras, ainsi que son arbre natal au Verger
Lui lui fit connaître la rudesse des Cimesfroides.
Amaryllis avait des cheveux comme des feuilles, sa peau vert conifère montrait son appartenance aux Sylvari.
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Alyon Chantelieu

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MessageSujet: Re: [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu   [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu I_icon_minitimeLun 28 Mai - 12:02

Dernier chapitre : Au nom de Kormir !

1324


Alyon et Amaryllis arrivèrent devant une grande demeure du quartier des nobles du Promontoire divin.
Ils admirèrent le portail de fer forgé où un énorme « C » était gravé.

« - Tu es sûr que c'est ce que tu veux faire ? » s'enquît la Sylvari.
« - Certain. » répondit-il avec une certaine anxiété dans la voix.
« - Tu es au courant que ce que tu t'apprêtes à faire risque de détruire une famille voir même plus d'anéantir une guilde que tu as envie d'intégrer ? »
Alyon s'arrêta un instant.

C'est vrai que ses actes étaient contradictoires. Depuis son départ d'Hoelbrak, il avait en tête les horribles souvenirs de Norns corrompus attaquant la capitale Norne. Les cris de ces pauvres guerriers devenus combattants du Rejeton du Dragon n'avaient plus rien de vivant.

Le gardien voulait faire la différence ; ne pas passer sa vie en se laissant terroriser par cette menace. Il fut pour la première fois intéressé par la Maison Chantelieu lorsqu'il entendît des badauds en parler dans une travée de Rata Sum et déjà à l'époque cette guilde l'intriguait.

Une guilde de nobles s'intéressant à l'avenir du continent, c'était unique. Malheureusement il ne pût entendre le nom de cette association d'aventuriers. Ce fut une fois revenu au Promontoire Divin après un petit tour au Verger avec Amaryllis qu'il comprît qu'il était destiné à appartenir à cette guilde. Qu'elle ne fut pas sa surprise d'apprendre que cette Guilde de noble se nommait « Maison Chantelieu », le même nom que sa mère, son nom...

Après avoir glané quelques renseignements au Promontoire Divin, il apprît la triste vérité : Henrietta Chantelieu en était la Matriarche. Comment une guilde si prometteuse pouvait être dirigée par une personne aussi ignoble. Il lui fallut plusieurs jours pour digérer la nouvelle et encore seulement avec l'aide de Layla et de quelques godets d'alcool fort.


« - Tu tiens vraiment à intégrer cette guilde ?
- Si nous ne faisons rien, nous allons au devant de notre perte. Tu le sais autant que moi ! Vous êtes nés en rapport au Dragons !
- Oui mais...
- C'est décidé je fais le forcing. »

Aucun des mots de Amaryllis ne le fît changer d'avis. Il partît acheter un manteau blanc en tissu pour remplacer le sien usé et dont les tâches de sang ne voulaient plus partir. Il se lava dans une chambre à l'auberge et arrangea ses cheveux. La sylvari l'observait de manière étrange ; elle ne comprenait pas pourquoi il faisait tout ça car, au fond, il sera toujours lui même. Elle assista donc impuissante à la toilette du jeune homme et l'aida même à nettoyer et remettre son armure. Elle finit finalement par imiter son compagnon de voyage et se passer un coup d'eau sur ses feuillages pour parfaire son allure.

C'est ainsi, rafraîchis, qu'ils fendirent la foule pour arriver là où le marchand de tissu leur avait indiqué cette « Maison prestigieuse ».


Alyon poussa la porte avec une certaine appréhension. Les avertissements de Layla venaient à peine de faire leurs effets. Ils se retrouvèrent dans le vestibule des Chantelieu. Cette pièce respirait le luxe : des tapis, des vitraux aux fenêtres, des vases remplis de fleurs sur les commodes. Tout ces éléments étaient bien loin de sa yourte ou de celle de son père. Un humain habillé d'une toge de velours vert s'avança vers eux :

« - Bienvenue dans la Maison Chantelieu. En quoi puis-je vous être utile ? » Sa voix était calme, reposante mais stressante pour Alyon..
« - Euh Hmmmm. » Il s'éclairçît la voix. « Je cherche à intégrer votre maison.
- Bien, Monsieur ! Veuillez me suivre ! »

C'était bien la première fois qu'une personne l'appelait « Monsieur ». Ils déambulèrent dans les couloirs jusqu'à arriver devant plusieurs petits fauteuils en cuir entourant une table basse.
Ils poireautèrent pendant environ une heure avant que cette même personne qui les avait abandonné ici revint.

« - Le Conseil de la Maison Chantelieu va vous recevoir. Si vous voulez bien me suivre.
- Dîtes-moi comment ça se passe exactement ? »

Tout en marchant, l'humain qu'il prenait pour un domestique bien habillé lui répondît :

« - Vous allez directement défendre votre candidature devant le Conseil qui est composé du Patriarche Norbert Chantelieu, de sa femme Henrietta Chantelieu, du Général Ulysse XII, de la Grande Moniale et Miracle la Trésorière. Soyez convaincant ; de nombreux candidats se font refouler car ils ne savent pas se mettre en valeur ou n'ont rien compris à notre manière de fonctionner. »

Ils arrivèrent devant une grande porte, les dernières paroles du guide donnèrent le trac à Alyon. Le gardien franchît la porte et elle se referma sur Amaryllis et leur guide.

Enfin il était là, son destin allait dépendre de sa confrontation avec sa mère. En face de lui le conseil autour d'une table ronde, cette même table surélevé de quelques marches par rapport à lui donnant un air de supériorité à ceux attablés. Il s'avança a une distance respectable de la tablée, bomba le torse pour se donner du courage et s'éclaircît la voix.

« Bonjour jeune homme, lança un membre du Conseil , vous vous présentez devant nous aujourd'hui pour intégrer nos rangs, c'est exact ?

-C'est tout à fait exact » répondît le gardien tout en cherchant du regard Henrietta. Malgré les 20 années de séparation, l'illustration qu'il avait gardé lui suffît à reconnaître cette mère indigne.

Il la fixa du regard ce qui la mît un peu mal à l'aise. Le membre du conseil à droite d'Henrietta reprit l'entretien :
« Nous allons commencer, veuillez décliner votre identité. »

Aïe ! Cela commençait mal pour Alyon. Il n'avait pas vraiment réfléchi à un moyen de s'en sortir. Après quelques secondes d'hésitations, il finît par trouver une solution :

« - Si cela ne vous dérange pas, je préfèrerais divulguer mon identité au dernier moment pour éviter que mon nom ne trouble des personnes ici. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas un criminel mais vous comprendrez plus tard. »

Cette dernière phrase ne rassura aucunement l'assemblée. Un blanc d'une dizaines de secondes suivit cette déclaration.
Finalement, un membre aux allures d'un guerrier se leva de son siège et s'exprima :

« - Soit, pourquoi pas ! Je vais nous présenter : je suis Norbert Chantelieu, Patriarche de la Maison Chantelieu. Vous savez, nous sommes une guilde très ouverte, une des premières à accepter des Charrs dans ses rangs, vous ne craigniez rien à nous dire qui vous êtes. »
Tous les autres membres se présentèrent de la même façon.
Henrietta, vraiment intriguée par ce jeune homme ne voulant se dévoiler qu'au dernier moment, reprît l'entretien en main :

« - Si vous nous disiez d'où vous venez pour commencer. »

Sa voix évoqua quelque chose en Alyon. Son cœur se mit à le serrer comme si un poignard venait de s'y planter. Il se rappela d'un instant précis, avant qu'elle parte, où elle lui tenait la main pour le déposer chez la Michaela, la joaillière. En chemin, elle lui racontait pourquoi elle devait s'absenter. Cette réminiscence s'accompagna d'une sensation de chaleur dans la main qui lui glaça le dos.

Il reprit ses esprits et commença à raconter ses derniers périples avec Amaryllis, tout en évitant de mentionner les évènements dans la colonie des Cimesfroides.Layla qui écoutait à la porte trouva qu'Alyon était bien sadique de laisser le suspens monter. Le gardien continua par son entraînement à Hoelbrak et son petit boulot de serveur.

Bien qu'atypiques, ses voyages semblaient plaire au conseil. Il venait de remonter jusqu'à ses douze ans. Pour Alyon la pression était à son comble ; il savait que la prochaine question allait faire basculer l'entretien. Il s'était préparé des heures à cette question et comment il voulait y répondre. Son coeur battait la chamade comme si toute sa vie n'avait été vécue que pour ce moment particulier. Ironie de la situation, c'est Henrietta elle-même qui fît basculer le destin :

« - Ma foi, ces voyages ont l'air de vous avoir bien formé, vous avez l'air d'un aventurier accompli malgrè votre apparence juvénile. D'où venez-vous ? »
Alyon prît une grande respiration avant de lui répondre.

« - D'une petite colonie entre le Prieuré de Durmand et Hoelbrak. »

Le gardien venait à peine de finir sa phrase que l'envouteuse perdit tout ses couleurs au profit d'un blanc fantomatique.
« - Henrietta, tu vas bien, tu m'as l'air pâle.
- Noon non, ce n'est rien, Norbert et vous avez quel âge ? » dit-elle balbutiante et craignant que ses craintes ne soient fondés.

Les autres membres du Conseil y compris Norbert se demandaient pourquoi Henrietta se posait autant de question sur le jeune gardien. Alyon avait perçu le trouble d'Henrietta, et il afficha son plus grand sourire :
« - 22 ans, madame. »

Elle faillît tomber à la renverse, sa tête bouillonna. Elle se mit à faire des calculs pour vérifier si c'était bien lui, s'il était venu la narguer, lui détruire son couple alors que sa fille était encore dans le coma. Tout se passait mal pour elle : d'abord ce coma puis la confrontation avec son premier enfant. Tout en pensant à ses malheurs, Henrietta tremblait de partout : son pire cauchemar se tenait devant lui.

Norbert voyant sa femme aller de mal en pis prît la parole:
« - Ma chère vous me semblez assez mal en point, je vous propose d'aller à l'infirmerie. » Elle secoua la tête en guise de réponse.

Norbert reprît : « Vous nous avez parlé de votre passé et rien ne montre que vous ayez besoin de cacher votre identité. Je vous prierai donc de bien vouloir nous révéler votre nom et votre prénom. »

« - Mais avec grand plaisir. Je suis Alyon Tamori Ch..... »

Il ne put terminer sa phrase. L'envouteuse ivre de colère et les larmes aux yeux se leva, bondît devant la table et lança son bras en direction du gardien. Deux silhouettes d'envouteuses à l'aura rose apparurent à coté d'Henrietta et fondèrent sur Alyon. C'était une des possibilités que le gardien avait prévu. Il mit une main sur son marteau et l'autre devant lui, et fit apparaître deux armes,de la même facture que celui qu'il avait dans son dos, qui se jetèrent sur les deux illusions.

Les 4 invocations s'entrechoquèrent et un bruit sourd de verre qui se casse emplît la salle. La seconde d'avant, ce n'était une simple entretien d'embauche, l'instant d'après un infanticide. Les illusions de l'envouteuse et les marteaux du gardien disparurent dans un mélange de papillons rosés et de morceaux de verre blanc, ne laissant aucune trace de leurs forfaits.

L'audience était stupéfaite. Jamais au grand jamais Henrietta ne s'était énervée physiquement sur un candidat. Alyon profita de ce silence pour reprendre :

« - Je disais donc : je me nomme Alyon Tamori-Chantelieu. »

Deuxième coup dur pour l'assemblée ; devant eux se tenait une personne affirmant être de leur famille. Ce n'était pas la première fois qu'une personne prétendait appartenir à la famille mais aucun d'eux n'avait provoqué de réaction viscérale chez la Matriarche, pour la plupart ce n'était que des poivrots cherchant un toit pour dormir au chaud.

Pour Henrietta, c'était la goutte qui venait de faire déborder le vase. Elle en avait entendu trop. Hystérique, elle jura sur sa tête et celle de toute sa famille qu'elle crèverait ce bâtard et qu'il pourrirait dans l'enfer dans lequel il était né - avant de s'effondrer en larmes devant un Conseil médusé. Norbert Chantelieu se pressa de relever sa femme et de lui servir une coupe d'eau pendant que les autres tentèrent d'en savoir plus.

« - Vous avez intérêt à vous expliquer tout de suite jeune homme où sinon vous serez expulsé de cette honorable maison.

- Bien sûr. » Il s'avança devant la table du conseil et sortit plusieurs documents.

« Tout d'abord, cette illustration de ma mère me portant dans ses bras : il y a la date, le nom du dessinateur et le nom des personnes sur le dessin. Ensuite, le récit de mon père sur l'histoire entre Falko Tamori, lui-même, et ma mère indigne. Une lettre d'amour de Monsieur Norbert Chantelieu et le récit d'un norn parlant de la première naissance d'un enfant dans la colonie des Cimesfroides. »
Il posa les documents un à un devant le conseil et enfin il souleva la chaine qu'il avait autour du cou.

« - Et ce pendentif qui appartenait à ma mère.
- M...mais c'est celui d'Henrietta ! Je m'en souviens très bien, j'en étais jalouse ! » dit Miracle.

Chaque preuve qu'Alyon apportait était un coup de poignard qu'il donnait à sa mère.
Norbert venait de tomber de haut : tout concordait ; les dates, les preuves même l'attitude d'Henrietta à son retour, tout la rendait coupable.

Il bredouilla quelques mots ; la scène devenait sordide. La Matriarche était affalée sur son siège reniflante et larmoyante, le Patriarche ne sachant pas s'il devait la réconforter ou la frapper de colère.
Alyon ne se démonta pas et continua son discours :

« - Je savais que cette nouvelle ferait cette effet-là mais j'ai envie de faire la différence dans le combat qui nous oppose aux Cinq Dragons et vous êtes la plus réputée des guildes. J'ai écris dans cette lettre les motivations profondes qui m'ont fait devenir un Gardien et celles qui m'ont pousser à être ici aujourd'hui. J'ai aussi une lettre de recommandation de mon maître vivant à Hoelbrak. »

Il posa les documents par dessus les preuves, et s'éloigna de la table.

« - Je vous laisse décider de mon sort et m'en retourne dans la salle d'attente. » dit-il avant d'ouvrir la porte du Conseil et de tomber sur Amaryllis en train d'espionner. Elle fît un petit coucou de la main avant que la porte se referma sur eux.

Une fois dans la salle d'attente, la sylvari ne put s'empêcher de lui demander :

« - Hé ben, tu en as mis un de ces bazars ! Tu penses qu'ils vont t'accepter ?

- Sincèrement, je pense que je vais me faire refouler mais j'espère le contraire.

- Pourquoi tu n'as pas omis ta filiation ? Tu aurais pu dévoiler l'adultère après.

- Parce que je trouve ça mesquin. Au moins, j'ai fait preuve d'honnêteté envers eux. Cette lettre, je l'ai écrite avec mon cœur et ma volonté.

- Moi qui pensais que ça s'écrivait encore avec de l'encre, une plume et un parchemin.

- Tsss, tu sais très bien de quoi je parle... »

Dans la salle d'audience, les deux voyageurs pouvaient entendre les disputes entre membres. Au bout d'une demi-heure, le patriarche Norbert Chantelieu sortît de la salle et annonça aux compagnons :

« - Malheureusement, nous ne pouvons délibérer de votre cas dans de bonnes conditions au vu de vos dernières déclarations. Nous vous recontacterons dès que possible.
- Nous sommes descendu à l'auberge des 3 soeurs. Bonne soirée à vous. »

Il emballa le peu d'affaires qu'il avait et aida Amaryllis à remettre son manteau. Il savait que Norbert allait passer une très mauvaise soirée et qu'il ne le méritait pas mais au moins il savait que sa femme lui avait délibérément menti.


Trois jours passèrent sans qu'aucune réponse ne leurs parvint. Dans la soirée de cette troisième journée, alors qu'ils tentaient de se régaler d'une soupe pour deux vu le prix des chambres, Norbert les rejoignît à table.

« - Bon, Alyon, je me permets de te tutoyer car durant tout ce temps nous n'avons pas arrêté de parler de ton cas.

- Et j'imagine que ce ne fut pas très joli.

- Bizarrement, il y avait du pour et du contre ton intégration ; bien sûr, le fait que tu sois un Chantelieu de sang a été mis dans la balance. Nous avons tous été d'accord sur un point. Tu as le sens du théâtre et de la mise en scène.

- Et c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle pour moi ?

- Le code de la maison Chantelieu nous ordonnerait presque de te prendre mais après le barouf que tu nous as fais dans la maison tu as failli y passer à coté. Trois votes contre deux, tu vas faire partie des nôtres.

- J'imagine que les deux votes contre moi sont ceux du Patriarche et de la Matriarche ?

- Ma.. ta m... la Matriarche a bien voté contre mais ce n'est pas moi le deuxième. Je considère que tu n'es pas le responsable de son mensonge. Attention, je t'ai donné une chance, ce n'est pas pour ça que tu es mon fils.

- Je suis le fils de Falko Tamori et d'Henrietta Chantelieu et de personne d'autre.

- D'ailleurs, je tiens à m'excuser pour la crise de nerf de ma f...femme. Nous venons de subir un coup au moral : notre fille Liha vient de tomber dans le coma.

- J'ai une sœur ! » dit Alyon ému par cette nouvelle.

« - Une demi sœur ! » reprit sèchement Norbert. « Tu découvriras tout ça demain. »
Il se leva et sortit de la pièce.

Avant de partir Alyon ajouta :
« - Je suis désolé pour tout ça, j'avais besoin que la vérité soit rétablie.

]-Ne t'inquiètes pas, j'aurais fait sûrement la même chose mais il est des vérités qui détruisent des relations. »
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MessageSujet: Re: [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu   [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu I_icon_minitimeLun 28 Mai - 12:10

La suite ?

Alyon quitte mystérieusement la Maison Chantelieu 6 mois après son intégration pour des raisons obscures qu'il n'a pas envie de partager avec n'importe qui.
D'ailleurs sa naissance et son abandon, il n'a pas envie de le partager avec tout le monde.
Il se fera appeler Alyon Tamori jusqu'à ce que son lien de parenté soit révélé.

Lors d'un voyage pour retourner voir son père il fit une rencontre inopinée qui va lui changer la vie :

Une rencontre inattendue
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MessageSujet: Re: [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu   [Légende] Alyon Tamori/Chantelieu I_icon_minitime

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